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Transfert de compétences

code de déclaration de compétences

J’aime transmettre mes connaissances et savoir-faire

Jusqu’à présent je m’affichais comme formateur. Un formateur occasionnel ou plutôt opportuniste : réalisation de séances de formation à façon et à la demande de clients, sans n’avoir jamais été formé au métier de formateur ni aux sciences associées (pédagogie, didactique, sciences cognitives par exemple), ni n’avoir bénéficié d’aucun agrément individuel.

J’ai choisi de rejoindre Optéos plutôt qu’une autre coopérative ou de me lancer tout seul dans l’entreprenariat pour notamment pouvoir bénéficier d’un cadre me permettant de réaliser des formations. Optéos avait en effet le tampon DataDock et entamait une démarche de certification Qualiopi. Tout cela me donnait un cadre légal séduisant à la fourniture de services de type formation professionnelle continue que j’apprécie particulièrement.

Qualiopi : un cadre trop compliqué pour moi

Au cours des quelques efforts (peu nombreux mais réels) que j’ai pu produire pour me conformer à Qualiopi, je me suis rendu compte de l’écart important entre ce que je propose, mon état d’esprit et les attentes/exigences de Qualiopi.

Entre la définition d’objectifs pédagogiques mesurables, l’évaluation à chaud et à froid des objectifs pédagogiques, l’élaboration d’une convention de formation qui s’ajoute aux documents contractuels déjà touffus et complexes typiques des marchés publics, j’ai le sentiment que la conformité à Qualiopi produit une surcharge de travail que j’ai du mal à faire rentrer dans mes méthodes de travail. Au passage, il ne s’agit pas d’une simple surcharge de mon travail ; elle induit également un investissement plus important de mes clients (dès l’établissement de la convention et jusqu’aux évaluations à froid). Et puis, ce n’est pas simplement du travail supplémentaire : c’est aussi du stress. [Tiens, je devrais mettre à jour mon DUERP pour mieux prendre en compte les risques induits…].

J’aurais pu trouver cette charge de travail acceptable si j’avais une démarche optimale de réutilisation. Malheureusement, j’ai tendance à ne pas faire deux fois la même formation. Parce que les demandes que je reçois sont rarement similaires. Parce que j’adapte toujours ce que je fais à mes clients. Parce que j’ai tendance à être très critique vis-à-vis de mon travail et à essayer de refaire les choses en mieux.

Au-delà du manque de légèreté du côté administratif, le point qui me pose le plus de difficulté réside dans l’évaluation. Le fait de noter, juger, évaluer me fatigue. C’est sans doute louable de vouloir s’assurer que les financements publics ou mutualisés de formation professionnelle atteignent bien leurs objectifs. Néanmoins, ce n’est pas mon rêve.

Par ailleurs, tout comme dans le cas de la certification ISO 9001, je pressens que Qualiopi favorisera les entreprises capables de définir et mettre en place des procédures, et à produire des preuves, au détriment d’autres sans jamais s’attacher aux savoirs transmis eux-mêmes. [Pour info, je fais cette comparaison avec ISO 9001 parce que j’ai assumé pendant quelques années le rôle de responsable qualité d’une entreprise.]

Je réduis mes ambitions

J’ai donc pris la décision d’arrêter de me faire du mal, d’arrêter de faire du mal à mes clients, en arrêtant de chercher à rentrer dans le cadre de Qualiopi. L’effet le plus visible est sans doute l’apparition du terme « Transfert de compétences » à la place de « Formation » sur mon site web. Mais ce changement est un peu plus profond tout de même. En effet, cela touche à certains aspects comptables et financiers et cela me permettra de me concentrer sur les savoirs en eux-mêmes et non les processus et leur certification. Surtout, cela me permettra de me sentir plus libre.

[Évidemment, vous pouvez me trouver injuste vis-à-vis de Qualiopi, trouver mes jugements exagérés, biaisés et peu objectifs (en particulier par l’omission des finalités louables du système). Inversement, je ne porte aucun jugement sur ceux qui trouvent leur bonheur dans Qualiopi ou qui simplement l’appliquent par nécessité. À chacun ses plaisirs et ses méthodes de travail, si possible en adéquation avec ses besoins et aspirations. Mes méthodes sont plutôt erratiques/improvisées et mes envies orientées vers la souplesse et la réduction du stress ; c’est assumé.]